Colloque international
Javier Suso LÓpez
Université de Granada
L’enseignement du français, dans son parcours historique, se produit sur une contradiction fondatrice mais intenable du point de vue scientifique et didactique : d’un côté, « en isolant le langage de son contexte d’émergence culturelle et de son emploi social, éliminant tous les facteurs d’instabilité et de variation » (Lapaire, 2003 : 111) et en réduisant la grammaire à une conception utilitariste et mécanique ; de l’autre, en y ajoutant un objet d’apprentissage culturel externe axé uniquement sur la France, que ce soit sous forme de « realia », d’éléments civilisationnels (modes de vie, faits de société) ou de contenus relevant de la « culture cultivée » (histoire, art, littérature).
La communication que nous proposons essaie de faire comprendre cette construction de la discipline, en donnant aussi la parole à certains auteurs (des linguistes-didactologues et des auteurs de grammaires de FLE : Bally, Brunot, Araujo, Grandía…) qui montrent leur désaccord quant à cette répartition de l’objet d’apprentissage où la dimension culturelle de la grammaire est éliminée et où la langue apprise est coupée de la réalité langagière.