Colloque international
Catherine Zhorzholiani
Université d’État de Tbilissi Ivané Javakhichvili
L’enseignement-apprentissage du français a une riche tradition en Géorgie à partir du XVIIIe siècle. Les principales méthodologies d’enseignement des langues qui se sont succédé du XVIIIe au XXe siècles, ont été fondées sur une conception des relations entre langue, littérature et culture. Ces méthodologies ont utilisé comme support principal du cours un texte écrit. Les textes écrits fournis principalement par la littérature, étaient utilisés comme un réservoir de formes linguistiques mais aussi comme la source de connaissances culturelles, un concentré de culture étrangère. La littérature a toujours été assimilée à la culture, dont elle était considérée comme l’accomplissement artistique dans le domaine langagier.
L’étude portera sur le choix des textes des manuels de français (scolaires et universitaires) rédigés en Géorgie, au XXe siècle, de même que des programmes d’études universitaires. On étudiera l’influence de l’idéologie soviétique sur la conception de culture, élaborée par les institutions d’enseignement centralisées et qui ont dicté les principales idées d’enseignement des langues aux établissements d’enseignement des républiques de l’URSS pendant des décennies.
Ainsi, tout au long du XXe siècle, la mission civilisatrice du français, présente dans le système d’enseignement de la Géorgie du XVIIIe siècle, a cédé la place au rôle idéologique, celui de la formation de « l’homme communiste », à la mission de propagande des idées socialistes, à travers des textes littéraires français soigneusement choisis par les didacticiens russes et calqués par les auteurs des manuels de français dans toutes les républiques soviétiques et notamment en Géorgie. On s’intéressera également aux transformations majeures de la conception de culture-civilisation, reflétée dans les programmes d’études et manuels, utilisés en Géorgie après la chute de l’URSS jusqu’à nos jours.