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La dimension culturelle dans l’histoire de l’enseignement du français : à propos de la présence de la littérature du Moyen Âge dans les manuels publiés en Espagne entre 1920 et 1970

Juan García Bascuñana

Universitat Rovira i Virgili, Tarragona

 

Nous nous proposons d’aborder un aspect qui nous semble spécialement pertinent et qui a été négligé jusqu’à présent par ceux qui se sont intéressés à la présence de la littérature dans l’enseignement du français en Espagne. Ce qui a été justifié avec des arguments divers : d’une part, à cause des problèmes linguistiques que les textes médiévaux peuvent comporter pour des raisons évidentes, ce qui suppose une difficulté majeure pour un apprenant étranger ; et d’autre part, parce que la littérature du Moyen Âge a été découverte tardivement par les auteurs de manuels de français langue étrangère, épris qu’ils étaient des grands auteurs classiques en tant que modèles littéraires, langagiers et moraux. Pas même ce « goût du Moyen Âge » qui commence à s’imposer en France au XIXe siècle, grâce tout d’abord au Romantisme, n’aurait pas favorisé sa présence dans les manuels de français et en tout cas le Moyen Âge y apparaît très souvent réduit aux images d’Épinal. Pratiquement aucun auteur de manuels ou anthologies littéraires du XIXe siècle, destinées à l’enseignement du français en Espagne, n’a inclus dans ses œuvres des textes littéraires médiévaux. Mais cette situation commence à changer clairement entre la fin de la première guerre mondiale et les années de la IIe République, où la « découverte » espagnole du Moyen Âge a fait naître l’intérêt pour cette période, aussi bien dans les études universitaires que dans le secondaire. Une bonne partie des auteurs de manuels et des professeurs de français de l’époque seront avant tout, à cause de leur formation universitaire, des romanistes, avec toutes les conséquences pratiques que cela implique pour leur enseignement de la langue. Cette situation va perdurer d’ailleurs après la fin de la Guerre civile (1939) grâce à un intérêt renouvelé pour le Moyen Âge, suscité alors surtout pour des raisons idéologiques.

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