Colloque international
Fryni Kakoyianni-Doa
Université de Chypre
Présent à Chypre depuis les Lusignan, le français a dû se battre pour rester vivant dans un pays qui a maintes fois subi l’occupation étrangère (Byzantins, Francs, Vénitiens, Turcs, Britanniques). Au XIXe siècle, l’enseignement de cette langue apparaît en 1812 au lycée chypriote fondé à Nicosie par l’archevêque Kyprianos. En 1841, une école publique à Larnaca enseignait le français. Puis en 1874, on apprend le français à l’École des Sœurs de Saint-Joseph. Ainsi comme l’affirme Imhaus, « au cours du XIXe siècle l’enseignement du français progressait » et « un pas décisif pour l’enseignement de la langue française fut franchi au début du XXe siècle » (2004 : 41-42). En effet, en 1948, la langue française est enseignée à titre optionnel en sections littéraire et scientifique du lycée public. En 1963, elle voit son enseignement se généraliser dans les établissements secondaires (décret du 9 juillet) et la création du premier poste d’Inspecteur de français. En 1970, le français est introduit à partir de la dernière année du collège pour devenir obligatoire dans toutes les classes du collège et dans la première du lycée à compter de 1996.
La communication proposée entend d’abord présenter un état des lieux de la place et la conception de la culture dans l’enseignement du français à Chypre du XIXe siècle à nos jours. Peu documentés avant le milieu du XIXe siècle, nous tâcherons de cerner le statut de la culture dans l’enseignement du français, et plus particulièrement dans les programmes, manuels et autres supports utilisés puis souvent imposés par le Ministère de l’Éducation. Dans un deuxième temps, nous tenterons de décoder le regard porté par les enseignants chypriotes actuels sur la culture française.